Posté: 21 juillet, 2014
Kitchener, Ontario, Canada – « Que pouvez-vous faire pour la partie du monde où vous vivrez ? » C'est la question que l’International Brethren in Christ Association (IBICA) a posé aux responsables d’églises Frères en Christ dans le monde, lors d'une série de sommets nationaux.
Lancés en 2011, ces sommets nationaux ont rassemblé des responsables Frères en Christ autour des questions d’identité, de théologie et des ministères.
Le premier sommet a eu lieu à Biratnagar (Népal) en 2011, et a réuni des responsables d'Inde et du Népal. Le deuxième s'est tenu en juin 2013 à Pretoria (Afrique du Sud), avec des participants de six pays du continent africain. La dernière rencontre, à San José (Costa Rica), en décembre 2013, a réuni de nombreux responsables de huit pays. C’était le premier rassemblement de ce genre entre Frères en Christ d'Amérique latine.
L’IBICA, qui organise ces sommets, est membre associé de la CMM. La plupart des participants sont des responsables d’Églises membres de la CMM.
Développer une ‘vision mutuellement bénéfique’
Lors de chaque sommet, les coordonnateurs ont demandé aux participants de réfléchir sérieusement aux moyens de partager et de collaborer avec les églises sœurs de leur région continentale.
« Notre objectif est toujours d’avoir des conversations sérieuses pour développer une vision mutuellement bénéfique concernant les régions du monde où vivent les participants », déclare Don McNiven, directeur exécutif de l’IBICA.
« Et pour cela », ajoute Don, « les participants doivent d'abord établir des relations. Aussi, lors de chaque sommet, un temps considérable est consacré à la communion fraternelle et à aux échanges. »
« Pendant les sessions, les responsables ont prié les uns pour les autres, ont parlé de ce que le Seigneur fait, et aussi des difficultés rencontrées par leurs paroisses. De nombreux participants ont été surpris de découvrir que des assemblées locales des pays voisins passaient par les mêmes difficultés, et recevaient aussi les mêmes bénédictions. »
« Sachant cela, la question est alors devenue : ‘Que pouvons-nous faire en tant que Frères en Christ ? Non en tant que Zambiens ou Sud-Africains ou Kenyans, mais en tant que frères et sœurs en Christ’. »
Communion et unité au-delà des clivages
« À chaque sommet, les participants apprécient la communion fraternelle chaleureuse et se sentent davantage unis en tant que famille Frères en Christ mondiale – un résultat positif compte tenu de la différence des contextes culturels des régions continentales » remarque Don McNiven.
En outre, c’était la première fois qu’il y avait des participants d'Afrique et d'Amérique latine. Les responsables d'églises et les pasteurs ne s’étaient jamais réunis dans un tel contexte. Ils se réjouissent de la possibilité d’être en lien et de commencer à bâtir des relations au-delà de leurs différences.
Danisa Ndlovu, évêque de l’Ibandla Labazalwane Kukristu e-Zimbabwe (Frères en Christ du Zimbabwe) et président de la CMM, a participé au sommet africain. Il remarque : « Nous avons découvert que, bien que nous venions de pays, contextes culturels et situations politiques et socio-économiques différents, nous sommes tous frères en Christ par nos convictions et nos pratiques ».
Il ajoute : « Cette réunion a renforcé notre unité et notre désir de vivre notre foi et nos convictions à la lumière de la Parole. Et nous sommes tous d'accord sur la nécessité de garder jalousement notre identité de Frères en Christ telle qu’elle s’exprime dans nos valeurs fondamentales. »
Alex Alvarado, pasteur de Ciudad de Dios, San José (Costa Rica) et coordonnateur régional pour l'Amérique centrale des Brethren in Christ (US) World Missions (BICWM), dit que le sommet latino-américain était un ‘événement historique’ pour les pasteurs de cette région.
« Il y avait un manque dans les domaines de l'identité, de la communication et des relations entre Frères en Christ, et cela décourageait certains pasteurs, » écrit-il dans un rapport sur la réunion. « Pour certains, ce sommet était leur premier contact avec l'’ADN’ des Frères en Christ. Ils ont découvert des aspects des Frères en Christ (identité) qui leur étaient inconnus. Ils rapportent dans leur pays des enseignements, des documents et des relations, comme des graines qui porteront des fruits en leur saison. C’était merveilleux de voir la joie et l'unité, ainsi que les objectifs, qui en ont résulté, a t-il conclu.
Il ajoute que, suite à ce sommet, les responsables Frères en Christ d’Amérique centrale se sont engagés à se réunir chaque année.
Au-delà de relations parents/enfants
Outre la facilitation des relations interculturelles et le développement d’une vision pour le travail futur, ces sommets ont également traité de la question cruciale de l'autonomie. De nombreuses unions d’églises Frères en Christ existent depuis plus d'un siècle, d'autres n’en sont encore qu’à leurs balbutiements. Pourtant, les conversations à chaque sommet ont concerné les moyens à utiliser pour que toutes les unions d’églises puissent travailler au renforcement de leurs ministères sans s’appuyer sur le Nord.
« L'une des leçons que nous avons apprises, est que c'est à nous d’enseigner à nos membres de se débarrasser du syndrome de dépendance » dit Danisa. « Nous nous sommes encouragés mutuellement à aider nos paroisses à développer des initiatives personnelles pour atteindre une plus grande autonomie. »
Chris Sharp, directrice exécutive de la BICWM, a participé à chacun des sommets et a été encouragée par ces conversations. « La BICWM a commencé à s’impliquer dans ces régions il y a plus de 100 ans », dit-elle. « Maintenant, la plupart des pays sont leur propre union d’églises qui envoient leurs propres missionnaires. La BICWM désire les voir se développer pleinement, devenir autonomes et prospérer en s’impliquant mondialement ».
« L’Ibica a des objectifs similaires, » remarque Don McNiven. « Notre objectif est d'aider les églises à se détacher de la relation parent / enfant antérieure. Pour cela, l’Ibica cherche à faciliter leur association – ce qui est l'objet même de ces sommets ».
« Pourtant, autonomie ne signifie pas farouche individualisme, » dit Danisa Ndlovu. « Il est nécessaire que les responsables partagent leurs notes de temps en temps afin de grandir ensemble. Les nouvelles unions d’églises au Mozambique, au Kenya et en Afrique du Sud ont besoin du soutien des unions d’églises plus anciennes pour que leurs jeunes responsables développent des bases solides. »
Danisa rappelle une parabole frappante partagée au sommet de l'Afrique, sur une vache amenée à un village par un missionnaire bien intentionné : « La vache était tout pour le village, fournissant du lait et d’autres nécessités. Cela a duré longtemps, jusqu'à ce qu'un missionnaire et son assistant viennent au village et tuent la vache providentielle en la poussant par du haut d’une falaise ! C’était une expérience douloureuse, mais elle a permis aux villageois de penser à d'autres moyens de subvenir à leurs besoins. Ils ont été surpris par les idées qui ont émergé et ont réalisé qu’ils avaient été longtemps emprisonnés en considérant que la vache était leur seul espoir de survie.
« Le message était clair pour tous » conclut-il. « Le syndrome de dépendance peut tuer les initiatives. Nos unions d’églises doivent s’en détourner et se rendre compte qu'elles peuvent être autosuffisantes et autonomes. Nous ne devrions pas continuer à penser aux églises du Nord comme la seule vache qui nous fournira du lait éternellement. Nous devons croire en Dieu, et en nous-mêmes, et reconnaitre nos nombreuses ressources. »
Devin Manzullo-Thomas
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