Posté: 23 décembre, 2021
« Pour ceux qui ne veulent pas croire, aucun argument n’est valable, et pour ceux qui veulent croire, les arguments ne sont pas nécessaires. »
J’ai répété cette phrase (d’un auteur inconnu) à un ami en Ontario il y a quelques jours. Nous étions d’accord qu’il était vraiment difficile que quelqu’un change de position – quel que soit le sujet – en raison d’une conversation contenant des arguments logiques et rationnels. En matière de foi, c’est encore plus compliqué, car généralement, dans une discussion sur des questions doctrinales ou éthiques, chaque partie croit avoir raison.
Connaissez-vous quelqu’un qui a changé sa façon de penser après avoir entendu un débat logique ?
On ne s’attend pas à entendre : « Oh oui, j’étais sûr de ce que je croyais, mais après vous avoir écouté, j’ai changé mon point de vue ». Au lieu de cela, les discussions se chargent d’émotions, on élève la voix et les interlocuteurs deviennent incapables de s’écouter et de se comprendre dans leur empressement à répondre et à contredire.
Lors de mon entretien avec mon ami, nous avons conclu que changer notre façon de voir est surtout un processus à long terme. Souvent, cela nécessite au moins une relation régulière et cordiale plutôt que des arguments logiques et bien structurés.
Cependant, le dialogue entre nous, disciples de Jésus, est essentiel pour renforcer notre identité et favoriser l’unité dans le corps du Christ.
Nous en trouvons un exemple dans l’Évangile de Luc, chapitre 24. Aux versets 13-35, deux disciples se disputent, assez âprement, sur la personne de Jésus et les événements concernant sa mort. Cette conversation était indispensable pour le développement de leur identité en tant que disciples du ressuscité. Elle était aussi vitale pour leur unité, retrouvée dans la communion ou la fraction du pain avec le Christ.
Et si les disciples n’avaient pas voulu avoir cette conversation, étant donné la fermeté de leurs convictions ? Parler avec le désir sincère d’écouter et de comprendre l’autre demande un très grand degré d’humilité et d’ouverture. Sans cette attitude, les deux composantes du discipulat de Jésus – identité et unité – sont impossibles, selon le texte de Luc.
Les dialogues éthiques et doctrinaux que nous avons à l’intérieur et à l’extérieur de notre communion à la Conférence Mennonite Mondiale (dans les conversations officielles interéglises, par exemple) ont pour but de développer notre identité et de maintenir le don de l’unité que seul l’Esprit de Dieu rend possible. Le dialogue entre les Églises exige que nous ayons de la clarté et de la fermeté dans nos convictions, et de l’humilité et de l’ouverture dans nos conversations.
C’est pourquoi dans ce numéro du Courrier, nous rapportons les conversations que nous avons eues ces dernières années au sein de notre communion concernant le baptême et le dialogue inter-églises avec l’Église catholique et avec la Fédération luthérienne mondiale.
Ma prière est que dans notre Église mondiale, nous maintenions des positions claires et fermes dans un cadre d’humilité et d’ouverture pour que notre identité et notre unité de disciples du Christ grandissent. Que nos convictions continuent d’être éclairée par la présence de Jésus, et que nos cœurs continuent de brûler alors que l’Esprit agit dans nos vies et nos relations !
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César García, secrétaire général de la CMM, originaire de Colombie, vit à Kitchener (Ontario, Canada). |
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