Posté: 21 février, 2020
Comme les quatre cavités du cœur, les quatre commissions de la CMM servent la communauté mondiale des églises anabaptistes dans les domaines suivants : diacres, foi et vie, paix et mission. Les commissions préparent du matériel à l’intention du Conseil Général, donnent des conseils et proposent des ressources aux églises membres et facilitent le travail des réseaux ou des fraternités de la CMM qui œuvrent ensemble sur des questions et des préoccupations d’intérêt commun. Ci-dessous, une des commissions communique un message de leur ministère.
« Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28/20).
Ici, au Burkina Faso, depuis plus de quatre ans, nous sommes confrontés à des attaques terroristes. Une situation inexplicable, car quoique les attaques soient récurrentes, elles ne sont pas clairement revendiquées.
Le gouvernement, face à cette situation, s’est tourné vers toutes les composantes de la société y compris les églises pour leur donner des explications, recevoir des conseils, et leur demander de prier pour la nation.
A plusieurs reprises, à Bobo-Dioulasso, où je réside et exerce mon ministère pastoral au niveau de la Fédération des Eglises et Missions Evangéliques, nous avons reçu plusieurs missions ministérielles du gouvernement.
Les droits humains
En 2019, nous avons reçu la visite du Ministère des Droits de l’Homme, et le Ministère de l’Intégration, de la Solidarité et de la Cohésion Sociale.
Lors de ces visites, j’ai eu l’opportunité de prendre la parole au nom des églises, j’ai dit à Madame la Ministre des Droits de l’Homme et au représentant du Ministère de l’Intégration, de la Solidarité et de la Cohésion Sociale que les fondements sur lesquels leurs ministères se basent pour faire leur travail sont des principes qui se trouvent dans la Bible.
La Bible est le document de base qui défend les droits humaine. Dieu est attentif à ce qu’on respecte les droits des plus faibles. La Bible ne dit-elle pas : « N’opprimez pas la veuve et l’orphelin, l’étranger et le pauvre, Et ne méditez pas l’un contre l’autre le mal dans vos cœurs » (Zacharie 7/10) ? Dieu est avant tout le défenseur des droits humains.
Selon une analyse personnelle, que je prêche à l’église et que je partage avec nos autorités, je dirais que la crise que traverse mon pays est consécutive à ces injustices :
- Une mauvaise répartition des ressources du pays, ce qui favorise le manque d’emploi, donc une facilité d’enrôler les jeunes dans les mouvements terroristes et djihadistes.
- Il y a aussi des exécutions extra judiciaires, selon les organisations de défense des droits humains. J’ai lu un témoignage d’un jeune Peulh qui disait : « Plusieurs d’entre nous se font enrôler dans les mouvements terroristes djihadistes par ce que des membres de nos familles ont été enlevés et accusés par les forces de défense et de sécurité et ils ont disparus. Pour les venger, nous combattons le système gouvernemental. »
Il n’y a pas de paix sans justice.
La paix et la justice
Les autorités de notre pays nous font confiance, elles demandent notre contribution dans la recherche de la paix. Chaque fois qu’elles viennent à nous, nous leur donnons espoir en nous appuyant sur les promesses de Dieu : « Heureuse la nation dont l’Eternel est le Dieu ! Heureux le peuple qu’il choisit pour son héritage ! » (Psaumes 33/12).
En nous appuyant sur de telles paroles, nous plaçons le Burkina Faso sous le contrôle de Dieu. Nous avons la conviction que l’apport des églises par la prière a un impact sur le pays. Nous ne cessons de dire : « Si l’Eternel ne garde la ville, Celui qui la garde veille en vain. » (Psaume 127/1b).
Nous organisons également des rencontres de prière pour la nation. À ces occasions nous invitons les autorités administratives et politiques.
À l’occasion de l’une de ces rencontres de prière que nous préparions l’année dernière, le Président du Parlement nous a rendu visite. Il nous a demandé de prier pour la nation et d’éviter les luttes et divisions politiques.
Lorsqu’il a su que nous organisions une rencontre de prière à la Maison de la Culture, il a pris en charge les frais de location de la salle et de rafraichissement pour tous les participants, alors que lui-même est musulman.
L’Éternel demeure notre espoir dans ce combat. Une visite d’une délégation de la Conférence Mennonite Mondiale dans quelques jours va fortifier notre espoir que des frères et des sœurs pensent à nous et prient pour nous.
Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse. C’est lui qui a fait cesser les combats jusqu’au bout de la terre… (Psaume 46/1,9).
—Un communiqué de la Conférence Mennonite Mondiale écrit par Siaka Traoré, président de la Commission Diacres de la CMM. Il vit au Burkina Faso
Cliquez ici pour lire Profil d’un pays : Burkina Faso
Comments: