Posté: 4 mai, 2021
L’histoire d’un médecin que YAMEN a mis sur la voie qu’elle cherchait depuis toujours
Dr. Ela Castro a toujours su qu’elle voulait consacrer sa vie à servir les autres. Et, de prime abord, c’était exactement ce qu’elle faisait. Elle avait étudié des années durant pour obtenir son diplôme de médecin. Elle travaillait dans une clinique de soins. Elle aidait les autres – mais il lui manquait quelque chose. Elle se sentait appelée à servir au-delà du cadre d’un emploi stable et d’un salaire régulier.
Mais ce n’est qu’après avoir fait le premier pas de foi qu’elle a vraiment eu la conviction d’avoir trouvé sa voie.
Ela a entendu parler du programme YAMEN (Réseau Anabaptiste Mondial d’Échange de Jeunes) par quelqu’un de sa paroisse, Iglesia Menonita Central in San Pedro Sula, Honduras, et elle a décidé de participer à cette année de service à l’étranger. YAMEN permet aux jeunes adultes qui ne sont ni canadien ni américain de partir servir pendant un an à l’étranger. YAMEN est un programme conjoint du Comité central mennonite et de la Conférence Mennonite Mondiale.
Ela Castro, de par sa formation et son expérience, était la candidate idéale pour le poste centre médical pour migrants soutenu par un partenaire du MCC à Guatemala, la capitale du pays du même nom. Pour elle, cette expérience était la confirmation qu’elle suivait la voie que Dieu avait tracée pour sa vie.
« YAMEN est la meilleure façon d’affirmer ses dons et de confirmer son appel, et pour moi, c’était la preuve que je pouvais faire autre chose que ce que la plupart des médecins font, » raconte Ela Castro, qui a aujourd’hui 30 ans.
La Casa del Migrante (Maison du Migrant) offre hospitalité et soins de santé aux milliers de migrants qui traversent le Guatemala ainsi qu’aux Guatémaltèques qui ont été déportés. Soigner les personnes déplacées est difficile et incroyablement gratifiant, selon Ela. L’histoire d’une petite fille l’a particulièrement marquée.
« Une fillette migrante de neuf ans s’est présentée, elle vomissait, elle n’était pas bien. Nous n’avions pas les médicaments nécessaires au centre et ne pouvions pas la prendre en charge correctement. »
Ela voulait que la fillette aille à l’hôpital mais ses parents l’ont supplié de ne pas l’y envoyer parce qu’ils avaient eu de très mauvaises expériences avec d’autres médecins par le passé. Après plusieurs heures de soins apportés par Ela, la fillette s’est rétablie.
« Ils m’ont remercié au-delà de ce à quoi je m’attendais parce que ce n’était pas mon œuvre mais celle de Dieu. Ce jour-là, il y avait une célébration à la Maison du Migrant et la petite fille est restée collée à moi toute la journée jusqu’à ce qu’elle aille se coucher. Je lui ai dit que je la garderai toujours dans mes prières et qu’elles l’accompagneraient toute sa vie. Je continue de prier pour elle, même après mon départ. »
Ela Castro considère son année YAMEN comme un tournant dans sa vie. Une expérience qui l’a préparée aux années les plus difficiles de son existence.
Lorsque son temps avec YAMEN a pris fin, en juin 2020, Ela est rentrée chez elle et y a retrouvé ses parents, tous deux atteints du Covid-19. Son père est décédé de la maladie quelques semaines seulement après son retour.
Alors qu’elle prenait soin de sa mère à la maison, tout en réfléchissant à la prochaine étape de sa vie, Ela, son petit ami et sa sœur ont également contracté le Covid-19. Ils se sont tous remis, mais, à peine quelques mois plus tard, les ouragans Iota et Eta frappaient l’Amérique centrale. Ela et sa mère ont rejoint un groupe de l’église mennonite pour offrir des soins médicaux et de l’aide humanitaire aux sinistrés suite aux tempêtes.
Son expérience avec YAMEN, durant laquelle elle a administré des soins dans des contextes difficiles, l’avait parfaitement préparée pour cette situation.
Selon Ela, son année YAMEN a aussi joué un rôle majeur dans son éducation spirituelle et dans ses projets de vie.
« Ça a été mon Gethsémané. J’ai pu vivre ma foi toute seule, sans le soutien de ma mère et de mon père et de ma famille proche. Je ne savais pas qu’après mon retour du Guatemala, mon père ne serait plus avec nous. »
Récemment, Ela s’est mariée et elle continue de prodiguer des soins médicaux dans sa région, en faisant des visites à domicile ou en téléconsultation, tout en réfléchissant à la prochaine étape de son parcours de vie au service des autres.
—Communiqué commun de la Conférence Mennonite Mondiale et du Comité Central Mennonite par Jason Dueck, rédacteur pour le Mennonite Central Committee Canada, il vit à Winnipeg.
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