Posté: 8 novembre, 2022
Mercredi matin
Il y a toujours eu deux principaux modes d’apprentissage : académique et expérientiel. La plupart d’entre nous ont un penchant pour l’un ou pour l’autre, mais la réalité est que les deux sont nécessaires à l’apprentissage. La connaissance n’est pas très utile si elle n’est pas appliquée. D’un autre côté, il est souvent inutile et contre-productif de mettre en œuvre quelque chose sans recherche préalable. Diverses perspectives peuvent se comprendre [différemment] dans de multiples contextes, qu’il s’agisse de notre famille anabaptiste mondiale, du corps mondial du Christ ou de notre société multiculturelle plus large. Notre capacité à apprendre de quelqu’un n’est limitée que par notre capacité à voir l’image de Dieu en chaque personne et en étant ouvert à l’Esprit du Christ en nous qui peut nous former en utilisant toute personne ou situation - aussi différente, inconfortable ou peu agréable qu’elles soient. Lorsque nous réfléchissons au fait d’apprendre ensemble en tant que famille anabaptiste mondiale, quatre qualités essentielles dont Jésus a fait preuve nous viennent à l’esprit : l’humilité, l’intégrité, le discernement et la responsabilité.
L’humilité et l’intégrité
L’humilité et l’intégrité sont toutes deux liées à notre identité en Christ. Le Psaume 119 commence par : « Heureux ceux dont la conduite est intègre et qui suivent la Loi du Seigneur. ». Si nous savons qui nous sommes, c’est-à-dire les enfants bienaimés du Père sauvés par la grâce par la foi, nous sommes capables d’engager des conversations en étant ouverts à des perspectives diverses, humblement et sans orgueil ou être sur la défensive. Savoir qui nous sommes et à qui nous appartenons nous rend confiants que nous pouvons agir avec intégrité dans des contextes divers.
Jésus est clair : si nous demeurons en lui, nous ferons ce qu’il commande et nos vies le montreront. Plus nous savons qui nous sommes et qui nous suivons, moins les gens sont surpris par notre comportement, et ils sont obligés de faire un choix en réponse. De même, Jésus connaissait son identité de Fils de Dieu et son appel dès son plus jeune âge, ce qui a déterminé ses priorités, son ministère et les réactions des gens à son égard.
Pour répondre à notre propre vocation de prêtres et d’ambassadeurs de Dieu, nous devons savoir qui nous sommes par rapport à notre Père. Lorsque nous sommes assurés de l’amour et du pardon de notre Père, nous sommes libres d’aimer et de pardonner sans conditions. Jésus savait qu’il était le Fils bien-aimé de Dieu et pourtant il est venu pour servir et non pour être servi. Nous pouvons vivre avec cette même identité de filiation divine et de servitude.
Le discernement
Le discernement n’a pas tant d’éclat, mais j’ai réalisé récemment que cela devient de plus en plus important pour l’Église, avec toutes les informations qui nous inondent – à la fois vraies et fausses. Comment, au milieu de la clameur des voix des médias dans le monde, allons-nous apprendre des autres tout en discernant et en témoignant de ce qui est vrai et authentique ?
Un pasteur a récemment redéfini pour moi ce qu’était le discernement en le basant sur l’identification de la source : le monde, la chair, Satan ou l’Esprit. Notre capacité à le faire ne vient que de l’Esprit. Un passage de l’Écriture qui illustre cela est 1 Corinthiens 2 : « car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu…. Pour nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous puissions connaitre les dons de la grâce de Dieu. …. L’homme spirituel juge de tout…. Or nous, nous avons la pensée du Christ. »
L’une des choses les plus difficiles est d’apprendre à faire confiance à l’expérience de Dieu de quelqu’un d’autre. Les chrétiens vivent leur relation avec Dieu de manières très diverses donc leur discernent de la direction et les conseils de Dieu dans leur vie est aussi divers. Parfois, nous évaluons ce qu’apprennent les autres comme si nousmêmes apprenions toujours directement de Dieu. Mais ce que nous apprenons des autres ne vient pas toujours de Dieu ou n’est pas basé sur la Parole de Dieu. Cela doit être discerné par l’Esprit, avec qui nous devrions toujours tester tout ce que nous recevons (1 Jean 4/1, 1 Thessaloniciens 5/21) – qu’il s’agisse de prophéties, d’enseignements ou d’expériences – et l’évaluer par rapport à la Parole de Dieu.
La responsabilité
La responsabilité qui vient avec l’apprentissage est dangereux. C’est un principe du Royaume que la connaissance et les bénédictions s’accompagnent de la responsabilité de bien les gérer devant Dieu. « À qui on a beaucoup donné, on redemandera beaucoup ; qui on a beaucoup confié, on réclamera davantage. » (Luc 12/48).
C’est là que réside le danger d’un apprentissage unilatéral : acquérir des connaissances sans les mettre en pratique. Cela s’applique particulièrement aux occidentaux et à ceux d’entre nous qui ont grandi dans des contextes chrétiens. Cependant avoir moins de connaissances n’exonère pas de sa responsabilité. Dans la culture où je vis Il y a tellement de ressources disponibles : des livres aux conférences, en passant par le contenu des réseaux sociaux, les retraites personnelles ou les groupes divers – quoi que vous vouliez, vous pouvez le trouver. Je me demande parfois ce qui arriverait à l’Église en Occident si tout cela disparaissait. S’il ne nous restait que la Parole de Dieu, le monde créé et le peuple de Dieu dirigé par l’Esprit de Dieu : cela nous suffirait-il pour apprendre ?
Je ne dis pas que nous devons ignorer toutes les ressources disponibles, mais ma préoccupation, lorsque j’évalue ma propre vie, est la facilité avec laquelle je peux me tourner vers d’autres sources de croissance et de connaissance que la véritable Source. Et plus important encore : que fais-je avec tout ce que j’ai appris et obtenu ?
C’est le défi que je vous lance, chers frères et sœurs, en ces temps tumultueux, ainsi qu’il est écrit dans Éphésiens : « Nous ne serons plus des enfants, ballottés, menés à la dérive, à tout vent de doctrine, joués par les hommes et leur astuce à nous fourvoyer dans l’erreur. Mais confessant la vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête, Christ. » (Éphésiens 4/14-15). Alors que nous nous transformons continuellement à l’image de Christ, puisse notre capacité à apprendre ensemble en toute humilité et intégrité nous conduisent à un plus grand discernement par l’Esprit pour connaître la vérité et montrer ce que cela signifie dans notre vie.
C’est le royaume que Jésus a initié, et c’est notre vocation en tant que corps du Christ : le rendre concret pour que le monde le voie.
—Larissa Swartz est présidente du comité des jeunes anabaptistes (YAB) (2015- 2022). Actuellement, elle est en transition vers New York pour faire partie d’un mouvement d’églises de maison.
Apprendere Ensemble - Plénière du matin: 6 juillet 2022 |
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