Commémorer 500 ans d’anabaptisme

Partie A : L’origine de l’anabaptisme en 1525 

Partie B : L’origine des anabaptistes/mennonites dans votre pays 

Partie C : La CMER et la CMM 

Partie D : Une liturgie de gratitude par la CMM

Ce dossier a pour but de contextualiser les 500 ans de l’anabaptisme — celui d’hier et d’aujourd’hui. Nous vous invitons à utiliser autant de ce matériel que vous le désirez, en fonction de votre situation locale. N’oubliez pas de mentionner l’histoire de l’anabaptisme dans votre pays et la genèse de votre propre église. 


Partie A : L’origine de l’anabaptisme en 1525 

Le mouvement anabaptiste a commencé dans le cadre d’un mouvement de renouveau au sein de l’Église catholique en Europe au début du XVIe siècle. Une partie de son inspiration vient de la tradition catholique : le fort sens de la discipline et de la communauté que l’on retrouve dans le monachisme, par exemple, l’attention portée sur le Saint-Esprit que l’on pourrait trouver dans le mysticisme catholique, ou l’accent mis sur le fait de suivre Jésus dans la vie quotidienne dans L’Imitation du Christ, de Thomas á Kempis. L’anabaptisme doit également beaucoup à Martin Luther et au premier mouvement de la Réforme, en particulier en ce qui concerne l’accent mis par Luther sur l’autorité des Écritures et son insistance sur la liberté de la conscience chrétienne. Ce mouvement a aussi été façonné par de profonds troubles sociaux et économiques de l’époque, menant à la guerre des paysans de 1524-1525. 

Les anabaptistes eux-mêmes, cependant, auraient dit qu’ils essayaient simplement d’être de fidèles disciples des enseignements de Jésus et de suivre l’exemple de l’église primitive. 

Un événement en 1525 vient marquer symboliquement les débuts du mouvement anabaptiste : un petit groupe de réformateurs chrétiens s’est réuni pour un culte secret à Zurich, en Suisse. Le groupe était frustré par l’hésitation de leur chef, Ulrich Zwingli, à adopter les changements aux rituels catholiques qu’ils étaient tous convaincus que la Bible exigeait, en particulier en ce qui concerne la messe et le baptême des enfants. D’après leur lecture des Écritures, le vrai baptême chrétien suppose un engagement conscient à suivre Jésus — ce dont aucun enfant n’est capable. Ainsi, le 21 janvier 1525, ce petit groupe accepta de se baptiser à l’âge adulte. Bien qu’il faille un certain temps avant que la pleine signification du baptême ne devienne claire, les premiers anabaptistes avaient compris que cet acte symbolisait la présence du Saint-Esprit dans le don de la grâce de Dieu, un engagement à mener une vie de disciple au quotidien et l’appartenance à une nouvelle communauté du peuple de Dieu. 

Nommés par leurs détracteurs 

Les membres du mouvement se désignaient généralement eux-mêmes sous le nom de « Frères » (Brüder) — ou plus tard par le terme plus descriptif « du baptême » (Taufgesinnten). Leurs opposants les ont qualifiés d’anabaptistes (= re-baptiseurs), en partie parce que le « rebaptême » était une infraction pénale dans le Saint Empire romain, passible de la peine de mort. Au début, le groupe a résisté au terme « anabaptiste » car dans leur esprit, ils ne rebaptisaient pas, mais baptisaient correctement pour la première fois. Mais avec le temps, le nom est resté. Aujourd’hui, anabaptiste est un terme français qui englobe tous les groupes issus de la Réforme qui pratiquaient le baptême des croyants (plutôt que des enfants), et les dénominations qui en descendent comme les Amish, les Mennonites et les Huttérites. 

Une identité forgée par nécessité 

Au fil du temps, cependant, un mouvement cohérent a émergé. Son identité s’est forgée, en partie au moins, de par la nécessité de répondre à plusieurs besoins spécifiques. Premièrement, en réponse aux accusations d’hérésie par les autorités religieuses et politiques dans la première moitié du XVIe siècle, les anabaptistes se sont rapidement définis comme des chrétiens fidèles et croyant en la Bible. Deuxièmement, des voix militantes parmi eux, prêtes à imposer le changement social et religieux par la violence, ont forcé les anabaptistes à clarifier leur identité en tant que chrétiens pacifiques, respectueux des lois et non-violents dont la seule arme était l’amour. Et enfin, face aux dissidents spiritualistes qui privilégiaient une expérience religieuse interne qui pouvait éviter les disputes théologiques et passer inaperçus par les autorités, les anabaptistes ont été obligés de défendre la nature publique et visible de l’église. 

Trois courants émergent 

Malgré la diversité évidente de la théologie et de la pratique parmi la première génération d’anabaptistes, trois groupes cohérents ont émergé dans les années 1540 : les Frères suisses dans les territoires germanophones ; les Huttérites en Moravie ; et les mennonites des Pays-Bas et de l’Allemagne du Nord qui guidés par Menno Simons. Bien que ces groupes diffèrent sur des points importants, ils se reconnaissent néanmoins comme membres de la même tradition religieuse, de sorte que leurs désaccords internes prennent souvent la forme d’une querelle de famille. 

— Extraits de Stories : How Mennonites Came to Be, de John D. Roth, Herald Press, 2006. Adapté et utilisé avec la permission de l’auteur. 

Au cours des 500 années qui ont suivi, l’anabaptisme s’est répandu dans de nombreux pays à travers le monde, avec pour chacun d’entre eux sa propre histoire. La Conférence mennonite mondiale a été créée il y a 100 ans pour rassembler les nombreuses églises issues des différents courants de l’anabaptisme en vue de la communion fraternelle, de la louange, du témoignage et du service. 

Plus de lecture : Anabaptist World: 2 March 2015, “The Birth of Anabaptism” (en anglais)

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Partie B : L’origine des anabaptistes/mennonites dans votre pays 

N’oubliez pas de parler de l’histoire de votre assemblée et du développement des églises anabaptistes/mennonites dans votre pays. 

Des résumés utiles sont disponibles sur l’Encyclopédie anabaptiste mennonite mondiale électronique (GAMEO). Cherchez le nom d’un pays pour en savoir plus sur les mouvements anabaptistes de la région. 

Le wiki anabaptiste propose aussi des articles sur les anabaptistes de nombreux pays.

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Partie C : La CMER et la CMM 

Une déclaration commune de confession, de gratitude et d’engagement 

La Conférence mennonite mondiale a envoyé plusieurs personnes pour participer au dialogue œcuménique en cours avec la Communion mondiale d’Églises réformées (CMER). Il s’agit de l’une des Églises d’État qui, dans les années 1500, a persécuté les premiers anabaptistes en Europe. 

Ce groupe de théologiens de la CMER et de la CMM a préparé un communiqué commun qui sera rendu public le 29 mai 2025 à Zurich (Suisse). 

Le titre du texte est « Rétablir l’unité de notre famille : à la recherche d’un témoignage commun ». Cette déclaration comprend des passages dédiés à la reconnaissance et à la célébration de notre confession commune de Jésus comme Seigneur, à la confession et à la lamentation, et elle se termine par l’appel de Dieu à l’unité et à la paix. Le communiqué peut être consulté sur le site de la CMM .

Plutôt que de « résoudre » les divergences théologiques historiques qui nous ont divisés avec la CMER, la CMM souhaite à présent mettre l’accent sur les endroits dans le monde où les mennonites et les églises réformées sont des témoins ensemble. 

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Partie D : Une liturgie de gratitude par la CMM

Inspirée du Psaume 136 

C’est la fidélité de Dieu et son message du salut par Jésus-Christ que nous célébrons, car il a été transmis de génération en génération pendant plus de 500 ans, pour nous parvenir aujourd’hui. 

Célébrez le SEIGNEUR car il est bon, 

Car sa fidélité est pour toujours* 

Célébrez le Dieu des dieux, 

Car sa fidélité est pour toujours 

Célébrez le Seigneur des seigneurs, 

Car sa fidélité est pour toujours 

Il est l’auteur intelligent des cieux et de la terre, 

Il a construit son église pour être le corps du Christ sur la terre, 

Il renouvelle l’église à travers les âges, 

Célébrez le SEIGNEUR car il est bon, 

Car sa fidélité est pour toujours 

Il a inspiré les réformateurs radicaux par le témoignage du Saint-Esprit il y a 500 ans, leur donnant une vision renouvelée de ce que veut dire suivre Jésus 

Il a permis de mieux comprendre l’appel de Dieu dans nos vies, 

Fondé sur Jésus, sur la Bible, sur le discernement communautaire, le discipulat et l’amour des ennemis. 

Célébrez le SEIGNEUR car il est bon, 

Car sa fidélité est pour toujours 

Par l’Esprit, il a appelé des témoins pour partager la bonne nouvelle à travers le monde. 

Il a inspiré de nouvelles assemblées à témoigner de l’amour de Dieu pour toutes les cultures et toutes les terres, 

Célébrez le SEIGNEUR car il est bon, 

Car sa fidélité est pour toujours 

Il est Seigneur sur [nom de l’église] en [nom du pays] 

Il nourrit et renforce notre assemblée pour répondre à l’appel de Dieu dans nos vies. 

Fondé sur Jésus, sur la Bible, sur le discernement communautaire, le discipulat et l’amour des ennemis. 

Célébrez le SEIGNEUR car il est bon, 

Car sa fidélité est pour toujours 

Il œuvre à travers la famille mondiale de foi que nous appelons la Conférence Mennonite Mondiale 

Il fait pousser une église qui transcende les barrières de la race, de l’ethnie et de la langue, 

Il nous appelle ensemble en communion (koinonia) à suivre Jésus, vivre l’unité et construire la paix. 

Célébrez le SEIGNEUR car il est bon, 

Car sa fidélité est pour toujours 

Célébrez le SEIGNEUR car il est bon, 

Célébrez le Dieu des dieux, 

Célébrez le Seigneur des seigneurs, 

Car sa fidélité est pour toujours 

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*Le refrain « Car sa fidélité est pour toujours » peut être remplacé par « Car l’amour de Dieu n’abandonne jamais » pour toutes les réponses. 

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Anabaptist World Fellowship Sunday

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