La délégation recommande de soutenir les églises angolaises

Angola – « Venez nous rendre visite », ont demandé des représentants des églises mennonites angolaises au cours de la réunion du Conseil Général de la CMM en Suisse, en mai 2012.

Ils ont dit se sentir isolés et abandonnés depuis que le Comité Central Mennonite (MCC) a mis fin à ses activités il y a une dizaine d'années, et aussi à cause des conflits entre responsables dans leurs églises.

Le Caucus Afrique de la CMM, en collaboration avec le MCC, a répondu à l'invitation par une visite, du 13 au 30 avril 2013. (Voir l’article sur la visite de suivi en septembre 2013, organisée par la Commission Diacres de la CMM).

Parmi les visiteurs d’avril, se trouvaient Cisca Ibanda, présidente du Caucus Afrique et membre du Comité Exécutif de la CMM, et Bruno Baerg, directeur régional du MCC Afrique australe. Il y avait aussi Sylvain Mupepe et Anne Yinda de la Communauté des Églises des Frères Mennonites au Congo.

La délégation a rencontré des responsables des trois unions d’églises : Igreja da Comunidade Menonita em Angola (ICMA), Igreja dos Irmãos Evangélica Menonitas em Angola (IEIMA ) et Igreja Evangelica anabaptista em Angola (IEAA). L’ICMA et l’IEIMA sont membres de la CMM, et l’IEAA a demandé à y adhérer. Le responsable de la troisième église membre de la CMM, Igreja Evangélica Menonita em Angola (AISE) n'a pas participé aux réunions.

Les quatre unions d’églises angolaises comptent plus de 200 paroisses et environ 18 800 membres baptisés, ainsi que de nombreux adhérents.

La délégation a rencontré différents groupes d’églises : les diacres, les femmes et les jeunes. Ils ont aussi rencontré des représentants des églises en conflit.

L'une des difficultés auxquelles sont confrontées les églises angolaises, a rapporté la délégation, est la marginalisation des anciens réfugiés (regressados), qui ont fui vers la République démocratique du Congo et d'autres pays voisins au cours de la longue guerre civile (1975-2002) en Angola, et ont décidé de revenir. Ceux qui sont restés en Angola et ont survécu à la guerre refusent souvent d'accepter ceux qui ont fui et reviennent.

De nombreux membres des églises sont des regressados ??et ne parlent pas le portugais, le français étant parlé en RD Congo. La pauvreté générale, le manque d'écoles et d’enseignants, les frais de scolarité élevés et un taux d'alphabétisation inférieur à 30% constituent d'autres problèmes.

Bruno Baerg explique que le MCC est venu en Angola à la fin des années 1970, pour soutenir les réfugiés angolais. Plus tard, il a placé des collaborateurs à Luanda, la capitale de l'Angola, pour enseigner l'anglais et travailler avec le Conseil des Églises d’Angola dans les domaines de l'entraide et de la paix. En 2005, le programme du MCC en Angola a été arrêté ‘en raison du manque de collaborateurs ’.

Quand les responsables d’églises ont invité le MCC à revenir en Angola, le MCC a pensé qu'il était préférable de demander à l'Église angolaise, par l’intermédiaire de la CMM, de réfléchir à la réponse la plus appropriée.

« L'un des résultats des rencontres d'avril », a déclaré Bruno Baerg, « a été la décision que toute demande d'aide venant des trois unions d’église transiterait par l’union inter-mennonite des anabaptistes d’Angola (CIMA) ». La CIMA a été mise en place en 2003, et doit continuer à se structurer, selon la délégation.

Bruno a ajouté : « Lors de chacune de nos rencontres, nous avons été chaleureusement accueillis avec des embrassades et des célébration manifestant la joie de rétablir une relation perdue. Les participants ont remarqué que, pour les églises, c’était un nouveau départ. »

Après sa visite, la délégation a recommandé de renforcer les capacités des responsables des églises à diriger et à gérer leurs activités, à résoudre les conflits, à souligner les valeurs anabaptistes et mennonites, à élever le niveau d'alphabétisation des hommes et des femmes et à former professionnellement les femmes pour qu’elles puissent avoir un revenu.

La délégation a également recommandé que soit accordé un soutien pour des visites et des échanges de groupes africains et internationaux, et pour des cours de langue portugaise afin d’assurer l'intégration des membres dans la communauté.

« L'église mennonite d'Angola », a conclu la délégation, « est une église qui a un avenir et qui mérite d'être soutenue par la CMM et d’autres partenaires. C'est une église jeune, dynamique et vibrante qui a souffert des suites du conflit [...], une église qui a besoin de notre aide dans sa mission d'évangélisation et d’entraide. »

La délégation a ajouté : « Son développement dépend en partie de notre aide pour faciliter ses progrès et son intégration dans la famille des églises chrétiennes d’Angola. En outre, la cohésion interne de l'église et l'intégration socio-économique de ses membres contribueront à l’autonomie de l'Église. »

Communiqué de presse, Ron Rempel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cisca Ibanda (à gauche) et Sylvian Mupepe au Centre de l’ICMA à Luanda.                   Bruno Baerg

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